Tristes tropiques

Après les fortes intempéries de ces dernières semaines qui ont eu pour conséquence la fermeture des plages d'Anglet et de Biarritz pendant plusieurs jours,
Après le combat que mène les associations locales pour sauver les bancs de sable d'Anglet dans le cadre de la lutte contre l'érosion,
Après l'invasion de méduses (en attendant celle des touristes) que connut par la suite le sud Landes et le pays basque cette semaine,
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Voilà que nous apprenons avec effroi que les autorités biarottes ont été contraintes à déverser les eaux usées directement sur la Grande Plage de Biarritz sans qu’elles soient passées par l’étape d’épuration.

En résumé : les égouts ont été déversés directement sur le sable ! Ce déversement massif a créé trois tranchés de plusieurs mètres de profondeur dans le sable et a conduit le maire à prendre un nouvel arrêté d’interdiction de baignade et de pratique des activités nautiques !

C’est donc une nouvelle fois que la grande plage est pointée du doigt pour être surexposée à la pollution. Les analyses menées par Surfrider Foundation ont montré que le spot a dépassé les seuils de pollution bactériologique six fois en onze prélèvements depuis février.

Le plus ironique dans toute cette histoire qui se répète chaque année, et comme nous l’explique Alain PUYAU dans son livre Petite Histoire de Biarritz (éditions Cairn, avril 2013), c'est que le projet du “tout à la mer” avait été contesté en 1905 par la commission d’assainissement pour son “danger de pollution possible des plages”. Pourtant, en 1922, le système de rejet à la mer des égouts sans traitement préalable fut accepté par le préfet. Près d’un siècle plus tard, nous en payons encore les conséquences…


Cyniquement, on se dit alors qu'on est bien mieux plus au nord de l'Aquitaine qui bénéficie davantage de l'action de la dérive nord/sud qui fait peut-être davantage son travail de dillution !

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