Le surf comme outil de propagande !

Inutile de rappeler combien le surf est à la mode...spots publicitaires, parfums, stars s'initiant un peu partout, le surf, est hélàs toujours plus récupéré.
Particulièrement développé sur les côtes aquitaines, il permet à la région de disposer d’un réel avantage concurrentiel.

Afin de mieux appréhender ce public, le CRTA (Conseil Régional de Tourisme d'Aquitaine) a confié à TNS Sofres le soin de réaliser une enquête auprès des surfeurs sur les plages aquitaines de juin à septembre 2012, ainsi qu’auprès des touristes non surfeurs mais ouverts à cet univers.


Objectifs : identifier et quantifier les surfeurs, définir leur profil, mesurer l’impact du surf en terme d’image et en terme d’apport économique.

Il était intéressant de pouvoir consulter cette étude et de voir si nos chers spots vont connaitre, à l'instar de ce qu'il se passe sur la terre ferme et le littoral, une surpopulation croissante,et donc même, une "artificialisation" de l'âme de notre art de vivre.

Tentons donc de ressortir quelques éléments clefs issus de cette étude qui, chose importante, a eu lieu uniquement de juin à septembre sur une trentaine de spots dits "emblématiques" de la cote aquitaine extrapolée à l'ensemble des quelques 130 spots qui jonchent notre littoral.
Le calcul du nombre de surfeurs est issu des comptages quotidiens des surfeurs sur les 30 spots d’étude. Ils sont extrapolés à l’ensemble des spots de la côte aquitaine selon plusieurs critères combinés : les conditions météorologiques, les conditions de surf, la typologie des plages, les horaires des marées sur chaque plage (afin de prendre en compte une plage de temps autour de l’étal non « surfable »).

La première chose la plus frappante (mais qui me fait grandement sourire en tant que "local") est de constater que les locaux surfent moins (en nombre) que les touristes l'été.
En effet, pendant la saison estivale 2012, on a dénombré en Aquitaine plus d’un million de journées de surf, pour un nombre de surfeurs estimé à 100 000. Les surfeurs sont principalement des jeunes hommes (87% des surfeurs, 27,6 ans en moyenne). Ils sont, à parts pratiquement équivalentes des surfeurs locaux, pour 45%, et des touristes surfeurs pour 55%.

....En effet, l'été nous désertons nos spots encombrés pour aller en forêt, ou alors surtout nous surfons dans des endroits tenus secrets et surtout à des heures bien trop matinales pour les agents recenseurs de TNS...


Un apport à l’économie locale non négligeable :
- Un surfeur en séjour dispose d’un budget moyen global de 59€ par jour, dont 8€ de budget « surf » (21€ pour ceux ayant eu recours à une école de surf).
46 millions d’euros sont dépensés, de juin à septembre, par les surfeurs touristes.


Des surfeurs aguerris, très assidus :
- 76% des surfeurs locaux et 47% des surfeurs touristes pratiquent depuis plus de 5 ans.
- Les ¾ des touristes et 27% des surfeurs locaux ont une pratique quotidienne du surf.
- Les sessions sont d’une durée de 2h en moyenne.


Des surfeurs conquis par leur séjour sur le littoral aquitain :
- 98% sont satisfaits de leur séjour.
- 88% marquent une forte intention de revenir dans la région pour pratiquer le surf.
- 78% sont prescripteurs de la destination pour le surf.

Une région perçue comme «le temple du surf» :
- 97% des surfeurs considèrent l’Aquitaine, comme une région idéale pour la pratique du surf.
- Ils notent la présence forte d’une culture surf dans la région, mais sont moins satisfaits de l’accueil réservé par la communauté de surfeurs.
- La région est également perçue comme idéale par les non-pratiquants (8,3/10).
- Le surf a un impact positif sur l’image de la région au-delà de la communauté des surfeurs.

En définitive cette étude conduit à rappeler les quelques points suivants et délivre quelques recommandations pour optimiser toujours plus l'accueil touristique des apprentis surfeurs :

- Le surf constitue bien une activité de niche - avec 100000 pratiquants dans la région - porteuse de valeurs et d’images positives pour l’Aquitaine : ces surfeurs sont particulièrement "intéressants", parce qu’ils constituent de véritables ambassadeurs de la région qu’ils apprécient sans retenue. Leurs pratiques touristiques ouvrent des pistes d’actions pour les professionnels concernés et pour ceux qui souhaitent s’appuyer sur cette thématique pour développer leurs destinations.


- Une destination très fidélisante pour les touristes surfeurs, qu’ils soient français ou étrangers
=> Continuer à offrir de bonnes conditions d’accueil pour ces clientèles touristiques, qui génèrent un bouche-à-oreille positif et vont devenir de véritables porte-paroles, promoteurs de la destination.

- Des surfeurs qui viennent le plus souvent accompagnés (amis ou famille)
=> Une réelle opportunité pour proposer des activités pour occuper les autres personnes, en lien avec le surf (via les manifestations sportives par exemple) ou avec les autres activités offertes par la région.

- Des touristes surfeurs, surtout les Français, qui sont prêts également à revenir en Aquitaine pour d’autres raisons que le surf
=> Faciliter l’accès aux moyens d’informations sur les autres activités, découvertes possibles de la région pendant le séjour, en cas de mauvaises conditions de surf ou en vue de prochaines visites.

- Un réel attrait auprès des touristes plus jeunes
=> Le surf peut être un bon levier de recrutement auprès des cibles familles, via des offres incluant des cours écoles de surf.

***

A la lecture de cette étude, on comprend donc bien dans quel objectif elle a été commandée et réalisée !!!
Là encore, le surf est appréhendé uniquement à la fois comme un produit, en tant que source potentielle de revenus pour la région, et comme moteur d'attirance touristique dans l'objectif d'accueillir toujours plus de monde.
Comme en matière de politique urbanistique ou environnementale, les politiques touristiques de notre région ne sont hélàs tournées pour l'instant que vers le quantitatif, ce qui peut avoir un impact néfaste sur le qualitatif....et l'on a eu tout le loisir de voir cet été ce que cela pouvait donner en matière d'assainissement et de qualité des eaux par exemple !

En conclusion cette étude ne nous apporte finalement guère de choses nouvelles que nous ne connaissions déjà.
Certes l'Aquitaine attire de plus en plus de touristes pour le surf, certes la région communique en conséquence toujours plus dessus, mais cette étude ne révèle en rien ce qui anime réellement les âmes de tous ces watermen qui affrontent les flots même en hiver...et je dirais même, surtout en hiver.
Une étude comparable serait finalement nettement plus pertinente si elle était réalisée, même avec les mêmes axes de questionnement, hors saison d'octobre à avril....car c'est bien à cette période que nous pourrions évaluer la réelle hausse ou pas des pratiquants...et donc des résidents à l'année par la même occasion !

Bref, vous l'aurez compris, NOTRE vraie saison de surf va démarrer prochainement !


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