Du risque naturel majeur ?

Les différents types de risques auxquels chacun de nous peut être exposé sont regroupés en 5 grandes familles : naturels, technologiques, transports collectifs, vie quotidienne et liés aux conflits.

► les risques naturels : Huit risques naturels principaux sont prévisibles sur le territoire national : les inondations, les séismes, les éruptions volcaniques, les mouvements de terrain, les avalanches, les feux de forêt, les cyclones et les tempêtes.
► les risques technologiques, d'origine anthropique, sont au nombre de quatre : le risque nucléaire, le risque industriel, le risque de transport de matières dangereuses et le risque de rupture de barrage.
► les risques de transports collectifs (personnes, matières dangereuses) sont des risques technologiques. Cependant, on en fait un cas particulier car les enjeux (voir plus bas) varient en fonction de l'endroit où se développe l'accident.
►les risques de la vie quotidienne (accidents domestiques, accidents de la route...) ;
► les risques liés aux conflits.

 Seules les trois premières catégories font partie de ce qu'on appelle le risque majeur.

Deux critères caractérisent en effet le risque majeur :
  • une faible fréquence : l'homme et la société peuvent être d'autant plus enclins à ignorer que les catastrophes sont peu fréquentes.
  • une énorme gravité : nombreuses victimes, dommages importants aux biens et à l'environnement. 
Les risques liés aux conflits sont toutefois parfois apparentés aux risques majeurs : en effet, dans notre société développée, ils sont caractérisés par ces deux critères.

Et l'érosion alors ??

En tant que mouvement de terrain, l'érosion n'est reconnu comme risque majeur que sur la côte rocheuse...pas sur la côte sableuse.
Tout le défi de demain est là ! Cette question de sémantique bloque un grand nombre de dossiers actuellement puisque l'absence de reconnaissance de l'érosion cote sableuse en tant que glissement de terrain (et donc comme éligible au risque naturel majeur) empêche notamment l'exploitation du fond Barnier et bloque ainsi, pour des raisons évidentes de financement l'avancée des débats sur la relocalisation par exemple ou la fameuse question du Signal...

D'une manière générale le risque majeur se caractérise par de nombreuses victimes, un coût important de dégâts matériels, des impacts sur l'environnement : la VULNÉRABILITÉ mesure ces conséquences.

Exemple : Un aléa sismique en plein désert n'est pas un risque. Un séisme à SAN FRANCISCO : voilà le risque majeur.

"La définition que je donne du risque majeur, c'est la menace sur l'homme et son environnement direct, sur ses installations, la menace dont la gravité est telle que la société se trouve absolument dépassée par l'immensité du désastre" 

Haroun TAZIEFF. 

Le risque majeur est donc la possibilité d'un événement d' origine naturelle ou anthropique, dont les effets peuvent mettre en jeu un grand nombre de personnes, occasionnés des dommages importants et dépassés les capacités de réaction de la société.

L'existence d'un risque majeur est liée :
► D'une part à la présence d'un événement, qui est la manifestation d'un phénomène naturel ou anthropique ;
► D'autre part à l'existence d'enjeux, qui représentent l'ensemble des personnes et des biens (ayant une valeur monétaire ou non monétaire) pouvant être affectés par un phénomène. Les conséquences d'un risque majeur sur les enjeux se mesurent en terme de vulnérabilité.

Quand on voit cette définition, ce vide juridique, ces guerres de sémantique, on comprend bien tout l'enjeu de l'érosion, dont la reconnaissance partielle comme risque naturel majeur conduit à des problématiques considérables en termes d'outils juridiques de gestion, de prise en charge de la question de la relocalisation, et de la fameuse question de l'opérateur payeur.

Affaire à suivre...!

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